Le bleu de la SHTSF (suite)

Coucou, c’est encore moi, le Bleu, vous vous souvenez, j’avais commencé à vous expliquer comment j’étais arrivé à la SHTSF à la suite d’une quête d’un Saint Graal Radio Sans Filiste.
Ah, au fait, j’oubliais, nous sommes plusieurs bleus, il y a Hervé qui en catimini prépare son 1er niveau de modulation qu’il réussira haut la main, un autre Michel qui vient épisodiquement voir comment cela se passe et Annick, notre hyper-active. Elle travaille, restaure une bâtisse fait du trekking dans l’Himalaya et répare des postes anciens.
Pour notre arrivée au Club, Alain nous avait fait un inventaire de la panoplie minimum du « Joyeux Réparateur TSF », oui MAIS, il y a des accessoires impérieux qui ne s’achètent pas , il se fabriquent, et le premier exemple sera le Signal Tracer.
Un Signal Tracer, c’est quoi ? Extérieurement c’est un tube de médicament idoine à une quelconque affection. Un bout de fil avec une pince croco, une pointe de touche prise dans le fond et un bouton sur la capsule. Le secret est dedans …
Un signal Tracer, à quoi ça sert ? Alain la Science de la bande de la rue des Iris nous explique :un poste en panne c’est comme une maison sinistrée, il faut voir pièce après pièce ce qui ne va pas , on part de l’antenne ( logique, le but de l’engin) vers le haut-parleur. Chaque étage de cette construction vit sa vie indépendamment( Détection, Oscillateur, HF, MF…) et communique avec les autres par un escalier ( un condo par exemple). Donc notre bestiole médicamenteuse va envoyer une fois le bouton pressé un signal carré en multifréquence ( pour être  « compris » à tous les étages) sur des endroits sensibles repérés sur le schéma. Injecté dans le poste moribond, on commence par la sortie, l’amplification finale et son HP, si ça siffle, c’est que cet étage, en gros, fonctionne, on remonte sur la moyenne fréquence et ainsi de suite vers l’antenne. Pareil que les pompiers qui visitent un  immeuble appartement par appartement pour s’assurer qu’il ne reste pas des personnes en détresse.
Donc, notre professeur nous remet une liste de matériel, un plan, un schéma d’implantation, quelques explications et  » go home » pour faire le schmibillick .
La question du tube se résout en un quart d’heure, c’est de celles qu’on écarte, les composants achetés, la plaque à bandes sur la table , le fer à souder qui frétille d’impatience de se rendre utile,  la question que nous nous posons est comment faire entrer tout cela et la pile LR6 dans le tube d’aspirine ?
Faut monter compact !
Je vous ai déjà dit que j’étais un gros Stroumph avec des paluches comme des battoirs, alors faire compact …. Quelques temps et injures plus tard, tout est dedans, on s’éponge, on respire un brin et retour devant le Grand Inquisiteur…. même pas gouré, mon signal tracer sifflote allègrement. J’en suis surpris et content tout à la fois. Mon poste d’une fabrication locale, donne plus de fil à retordre tant et si bien qu’ Alain l’emporte dans sa clinique privée à Gainneville.
Les cours commencent à s’égrener  par toile interposée sur la Loi d’Ohm et toutes ses subtilités, bientôt viendront les résistances et les condos en série ou en parallèle.
Un lundi, Christian, notre rossignol de la VHF, débarque avec un petit émetteur « MW « en kit des  » States »( en P.O. des États dits Unis pour les non-initiés). Il peaufine les dernières jonctions  » Put the black wire on the red spot and go ahead « .
Une alimentation, un lecteur MP3 et sur un ancêtre nous écoutons de la musique standard comme on disait dans le temps, via l’antenne du Club. Chapeau Bas Christian « it’s very well! » En prime notre compère nous gratifiera d’une magnifique Vidéo de très belle facture sur un site  connu du Net.
Cette brillante réalisation anglo-saxonne conduira Claude Trouvetout sur les mêmes chemins mais avec une réalisation plus agreste , il restera muet et nécessitera une intervention avant de faire son job.
Bien parti sur les émissions, Christian apporte un jour un châssis d’un poste mort au combat des ondes, entreprend de le nettoyer et de le modifier pour en faire un émetteur à tubes. Sur le « cul » de ce châssis, une plaque de fabriquant totalement absconse. Vous connaissez tous Fabien Lecoeuvre, le gars qui sait ce que faisait Johnny dans la journée du 4 septembre 1978 à Pléménech les Deux Menhirs à 10 heures 45, et bien nous, nous avons notre Fabien à nous, la plaque  » G.I.A.C.R. » rappelle à Alain quelque chose et, doctement, nous indique que notre squelette a été pensé par les « Gais Ingénieurs d’ Abyssinie et du Calvados Réunis », le 12 janvier 1937 à Sevran ( la ville, pas Pascal !).
Très rarement ses propos sont inexacts , ils sont frappés au coin de la connaissance intellectuelle et pratique de l’électronique. Le plus étonnant, est qu’il sait aussi faire passer le message à des ignares comme moi qui le soir se couchent un peu moins bête que le matin.
Bon c’est pas tout ça, je résume la situation: les anciens dépannent, Christian est parti sur son émetteur à tubes en PO, Alain  » la blouse » et Patrice » le jeune » sous le commandement de Philippe mettent de l’ordre dans le f ……. qui nous sert de stock, et nous les jeunes apprenons et dans ce contexte, en se pourléchant les babines, Alain nous annonce qu’il serait temps de mettre nos connaissances en pratique et de faire un « Poste Antique ». Antique, comme la Grèce, ça doit être vachement vieux …
Mais cela sera une autre histoire….